Extraits de : Les mémoires d’un vieux Montréalais

Je ne pouvais pas manquer l’occasion de partager  La page @ Claude

J’ai connu M. Claude Prince en 1997. C’est en lisant ses mémoires que j’ai eu la réponse à une question qui m’avait tracassée pendant un bon moment à l’époque : D’où  lui vient ce regard pétillant ? !!! Là je sais !!! Pour lire les textes dans leur intégralité allez au lien : http://pages.videotron.com/prince9/   et cliquer sur le mot "anecdotes"

J’ai copié ici quelques extraits de certains de mes préférés

Les sapins de Noël (tunnel de la mort)
"… Ces arbres de Noël servaient à construire ce que nous appelions le "tunnel de la mort". Chaque ti-cul avait sa ruelle à ratisser, tous les jours, tant que l’objectif d’une centaine de sapins n’était pas atteint. Cela nous menait habituellement vers la fin du mois de janvier.
Pour ne pas trop attirer l’attention des adultes, nous dispersions notre butin en plusieurs endroits. Nous en gardions quatre ou cinq dans la cour arrière de chacune nos maisons en disant à nos parents que nous voulions bâtir un fort, nous en dissimulions une dizaine sous un tas de neige dans un terrain vague au coin de la rue Chabot et Des Carrières et une quarantaine d’autres, sur un terrain clôturé de dans la ruelle de la rue Bordeaux.
Dès le début de l’hiver, après chaque tempête, nous entassions la neige …"
 
Le jour de la victoire (1945)
"…Juste comme nous allions nous mettre en marche, un garagiste du quartier nous a proposé de monter dans la boîte de son gros camion et d’aller faire un tour en ville. Ravis, nous sommes montés avec toute la fanfare et au moment du départ, nous avons entonné notre "Hymne national des pouilleux" (3) que nous chantions lors de grandes occasions :
 On n’portra plus des culottes carreautées
On n’aura plus les cheveux mal coupés
On n’mang’ra plus…"
Les buildings du Centre-Ville
"…Cette excursion me fascinait parce qu’elle me permettait d’explorer le milieu des gens d’affaires; un monde vivant sur une autre planète; un monde dans lequel on ne voyait nulle part des petits pouilleux mal habillés comme nous.
Avant de nous aventurer dans cet univers, nous devions nous laver un peu mieux que d’habitude, mettre un peu de "Brillantine" dans nos cheveux pour contrôler, un tant soit peu, les mèches rebelles et cirer nos chaussures avec…"
 Le Dépotoir des Carrières
"… Petit pouilleux, j’avais à peine dix ans, quand, pour la première fois, j’ai mis le pied dans la "dompe" de la rue Des Carrières. J’ai ressenti le même emballement qu’un enfant d’aujourd’hui lâché "lousse" dans un magasin "Toys-R-Us" rempli de Nintendo.
Tout ce qu’un ti-cul pouvait rêver posséder était là, à notre portée :
des bouts de bois et de la tôle pour se bâtir une cabane
des caisses d’oranges pour se faire des "cabarouets"
des ampoules électriques et des tubes néons pour faire éclater sur les murs de l’école ou dans le tunnel Papineau
les surplus de l’armée pour…"
Ma première communion
"… Imaginez le pauvre ti-cul qui vient à peine d’avoir "l’âge de raison" qui doit, pour se préparer à la Confession, trouver, dans sa conscience toute neuve, des péchés qui auraient pu le précipiter tout droit en enfer pour l’éternité ou à tout le moins dans le Purgatoire jusqu’à la fin du monde.
Je n’avais pas de soeur à qui tirer la couette.
Je n’avais pas volé ni tué personne; je ne pouvais pas imaginer non plus que me battre avec mes frères puisse être un péché : on se battait à la journée longue.
Bien sûr, comme tous le petits voyous du quartier, je fumais en cachette, mais le curé de la paroisse fumait lui aussi. Ça ne devait donc pas être un …"

Lecture recommandée à tous les parents  !

 
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